DEUTSCH
«Zapping» ist wahrhaftig ein «work in progress», Frucht einer dreijährigen Arbeit, während der Filmsequenzen gesammelt wurden, die mit der Kamera des Mobiltelefons des Künstlers aufgenommen wurden. Die Tonspur zum Werk wurde vom Fotografen aus fünf TV-Sendern gesampelt und zusammengemixt. Enrique Muñoz García interessiert sich in diese Arbeit für einen intimen Moment aus dem Alltag von uns allen, nämlich für das ungezügelte «Zapping» vor dem TV-Gerät. Er hat sich selbst dabei gefilmt, aber auch Bekannte von überall her, von der Schweiz über Spanien bis nach Chile. Die Intimität der Sequenzen ist insofern «gesteigert», als dass die Protagonisten nackt sind, auf der Haut spiegeln sich die Farben, die der Bildschirm in den Raum wirft. Aus dem Wunsch nach Ästhetizismus und Authentizität hat der Fotograf auch darauf verzichtet, die Bildqualität und -auflösung nachträglich zu manipulieren. Es geht dem Künstler vor allem darum, in der Wirklichkeit magische Momente zu finden. «Zapping» ist, so Enrique Muñoz García, als Porträt einer einzigen Person zu verstehen, die sich aus einer Vielzahl von Individuen zusammensetzt. Wir erleben einen Moment extremer Intimität mit dieser einzigen Einheit – eine Intimität, die angesichts der Einsamkeit, die aus dem Bild spricht, einen Hang zum Tragischen hat. «Zapping» vereint somit die Themen, die den Fotografen in erster Linie beschäftigen: Das zentrale Interesse für die Person, die Intimität, welche die Person umgibt, und der Wille, eine ästhetisch geprägte Wirklichkeit zu schaffen. Wichtig ist auch das Thema Zeit: Das Werk entstand über mehrere Jahre hinweg. Und Enrique Muñoz García zeigt auch die Zeit, die man vor dem TVBildschirm verbringt – ob man sie nun gewinnt oder verliert. (Emily Fayet)
FRANÇAIS
Véritable work in progress, « Zapping » est le fruit de trois ans d’un travail de collection de séquences filmées à l’aide de la caméra du téléphone portable de l’artiste. La bande son proposée est le résultat d’un mixage de cinq chaînes télévisées sélectionnées par le photographe. Enrique Muñoz García s’intéresse dans ce travail à un moment intime de la vie quotidienne de tout un chacun, à savoir le zapping effréné devant le poste de télévision. Pour ce faire, il s’est filmé lui-même, ainsi que des connaissances établies à l’étranger, de la Suisse au Chili en passant par l’Espagne. L’intimité des séquences est exacerbée dans la mesure où les protagonistes sont nus, laissant ainsi la peau refléter les couleurs projetées par l’écran. Dans une volonté d’esthétisme et d’authenticité, le photographe s’est également refusé à retoucher la résolution des images filmées. En effet, il s’agit avant tout pour l’artiste de trouver une magie dans la réalité. Selon Enrique Muñoz García, « Zapping » se comprend comme le portrait d’une seule personne, représentée à travers une multiplicité d’individus. Nous assistons alors à un moment d’extrême intimité de cette entité unique – intimité qui tend au tragique, du fait de la solitude qui l’accompagne. « Zapping » réunit ainsi les thèmes de prédilection du photographe : son intérêt central pour la personne, l’intimité qui entoure cette dernière, le souci d’une recherche esthétique du réel. La thématique temporelle s’y rencontre également: la réalisation de l’oeuvre s’étend sur plusieurs années. De même, Enrique Muñoz García évoque le temps que l’on passe – qu’on le perde ou qu’on le gagne – devant l’écran de télévision. (Emily Fayet)